Budget 2011-2012 et les personnes aînées…
BUDGET 2011-2012 ET PERSONNES AÎNÉES : QUELQUES MESURES INTÉRESSANTES, UN PEU DE SAUPOUDRAGE ET UN DOUBLE DISCOURS/
QUÉBEC, le 17 mars /CNW Telbec/ -À la lecture des principales mesures contenues dans le budget 2011-2012, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) accueille positivement certaines mesures touchant la santé des personnes aînées, mais demeure sceptique à l’égard de celles visant les travailleurs d’expérience.
Services intégrés : un premier pas
D’entrée de jeu, l’AREQ rappelle sa vive opposition à la contribution santé, qui passera cette année à 100 $ par personne, puis à 200 $ l’an prochain. Il s’agit d’une taxe régressive qui, en dépit des discours rassurants du ministre, frappera durement des milliers de personnes aînées à faible et à moyen revenu.
« Considérant le tollé unanimement exprimé à l’égard de cette mesure régressive, nous nous serions attendus à ce que le gouvernement accepte, à tout le moins, de la moduler en fonction des revenus. Il s’agit d’une belle occasion manquée d’être à l’écoute de la population », a souligné la présidente de l’AREQ, Mariette Gélinas.
Par ailleurs, l’AREQ considère comme un premier pas la concrétisation d’un plan de services intégré aux personnes aînées, tel qu’annoncé le 3 mars. Ce plan prévoit des investissements annuels de 150 M$, notamment en matière de soins à domicile. L’AREQ demeurera toutefois vigilante concernant la mise en œuvre de ce plan, car la ventilation des investissements n’apparaît pas clairement dans les documents budgétaires.
« On nous promet souvent de gros investissements, qui touchent plusieurs ministères, lors d’annonces-spectacles. Or, il arrive que, par un effet de vases communicants, des sommes soient simplement réallouées, de sorte que les effets réels ne se font pas toujours sentir dans le réseau de la santé et des services sociaux et surtout auprès des clientèles visées. »
Bien du saupoudrage!
De plus, l’AREQ se questionne concernant le saupoudrage de mesures visant à faire un bel effet, comme celles destinées aux carrefours d’information des aînés et aux maisons de grands-parents. Ces mesures font de plus en plus reposer les services aux personnes aînées sur les épaules de leurs proches et de bénévoles.
La compensation accrue aux aînés admis en CHSLD qui doivent résilier leur bail et l’élargissement de l’accès au crédit d’impôt pour les aidants naturels constituent des mesures intéressantes. Le gouvernement devra s’assurer que toutes les personnes qui ont droit à ces mesures en bénéficient, car elles sont souvent méconnues et sous-utilisées.
Certification des résidences : presque rien
L’AREQ déplore par ailleurs que le gouvernement ne déploie pas davantage d’efforts pour régler les problèmes criants concernant la certification des résidences privées d’hébergement. Le ministère de la Santé et des Services sociaux accuse actuellement un retard important dans le processus de certification. Au surplus, trop peu de suivi est exercé à l’égard des résidences qui sont déjà certifiées et les critères doivent être renforcés. À cet égard, l’embauche de 23 inspecteurs pour couvrir 2200 résidences privées est nettement insuffisante.
« Croit-on sérieusement que chaque inspecteur sera en mesure d’effectuer adéquatement le suivi d’une centaine de résidences? C’est impensable! », s’insurge Madame Gélinas.
Travailleurs âgés : pourquoi la carotte et le bâton?
L’AREQ accueille favorablement l’instauration d’un crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience. Elle considère toutefois que ce crédit, pour remplir pleinement ses objectifs de rétention sur le marché du travail, devrait s’appliquer à compter de 60 ans, plutôt que 65 ans. Aussi, l’Association juge contradictoire le discours du gouvernement qui impose du même souffle une pénalité accrue aux personnes qui retirent la rente du RRQ avant 65 ans.
« Le gouvernement utilise la carotte et le bâton. Il aurait avantage à offrir d’abord et avant tout des incitatifs aux travailleurs d’expérience et en recueillir les résultats positifs, plutôt que d’imposer dès maintenant des pénalités qui pourraient avoir des effets contreproductifs », a rappelé Mariette Gélinas.
Le Conseil des aînés dans les limbes
Enfin, l’AREQ maintient son opposition à l’abolition du Conseil des aînés, annoncée l’an dernier. Elle rappelle que le projet de loi 124 abolissant ce conseil est passé à la trappe lors de la prorogation de la dernière session, et que des budgets pour ses activités apparaissent au livre II des crédits pour 2011-2012.
« Le gouvernement a donc toutes les raisons voulues pour annoncer la survie du Conseil des aînés, un petit organisme qui constitue une voix crédible et indépendante pour les personnes aînées », a conclu la présidente de l’AREQ.
Profil de l’AREQ
Fondée en 1961, l’AREQ (CSQ) – Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec, regroupe plus de 54 000 personnes retraitées, issues des secteurs de l’éducation, de la santé, des services de garde, des communications, des loisirs, de la culture et du milieu communautaire. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Publié le 18 mars 2011, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
Poster un commentaire
Comments 0