Tiré de VIRAGE-Nov 2017 FADOQ

La seule chose inévitable dans la vie est la mort ! Et qui dit mort, dit nécessairement règlement de succession. Bien qu’il soit très pénible de perdre un être cher, il vous faudra aussi passer au travers des étapes du règlement de la succession du défunt, dont certaines permettent d’octroyer une protection accrue aux héritiers. Mieux vaut ne pas passer à côté, dans l’intérêt de tous !

L’inventaire : primordial

En effet, la loi oblige le liquidateur à faire un inventaire des biens du défunt, indiquant l’actif et le passif de la personne à la date de son décès. Ce document est important pour la protection des héritiers.

L’inventaire permet aux héritiers de connaître l’état du patrimoine du défunt avant d’accepter la succession. Les successibles ont alors le loisir de renoncer à la succession du défunt afin de ne pas être responsables du passif de ce dernier dans un cas d’insolvabilité.

Toutefois, la renonciation n’est possible que si vous n’avez pas commis de gestes faisant en sorte que vous soyez réputé avoir accepté la succession, en payant certaines des dettes du défunt, par exemple, ou en vous appropriant certains de ses biens.

Il est donc très important de procéder à la confection de l’inventaire de la succession avant même de commencer à payer des comptes ou à rapatrier des sommes d’argent car dans le cas contraire, vous ne bénéficierez plus de la protection accordée par la loi.

Cet inventaire protège également les héritiers, jusqu’à un certain point, des dettes pouvant faire surface après le règlement de la succession. En effet, une fois l’inventaire expédié aux héritiers et l’avis de clôture publié aux endroits appropriés, les héritiers ne sont pas responsables des dettes du défunt au-delà de ce qu’ils ont reçu en héritage, en autant qu’ils respectent également les autres étapes du règlement d’une succession prévues au Code civil du Québec.

Des règles à respecter

De ce fait, si vous avez reçu une somme de 10 000 $ à la suite du décès d’un proche et que six mois après le règlement de la succession, un créancier se manifeste avec une dette valide de 50 000 $, vous devrez simplement remettre votre héritage de 10 000 $, sans être responsable des 40 000 $ excédentaires, à condition que les règles relatives au règlement de succession aient été respectées à la lettre.

Cette précaution est d’autant plus importante si la succession vend la résidence du défunt avec garantie légale ou si le défunt lui-même a déjà disposé d’une résidence de son vivant avec garantie légale, puisque le recours pour vice caché est opposable aux héritiers.

Par ailleurs, la vente sans garantie légale et aux risques et périls de l’acheteur permet d’éviter de bien mauvaises surprises aux héritiers dans certains cas.

La meilleure solution : bien s’entourer et obtenir les conseils adéquats.

La solitude mine la santé psychologique et physique

Isabelle Paré

26 janvier 2018

Le Royaume-Uni vient de créer un ministère consacré à la solitude, une réalité aujourd’hui considérée comme un problème de santé publique aussi criant que le tabagisme ou l’alcoolisme. Gros plan sur un fléau qui touche aussi le Québec.

La première ministre de Grande-Bretagne, Theresa May, a surpris l’opinion publique en désignant sa ministre des Sports, Tracey Crouch, titulaire d’un tout nouveau ministère de la Solitude. Le gouvernement britannique veut prendre à bras-le-corps une réalité qui touche neuf millions de sujets de la Reine et fait peser un très lourd fardeau sur le système de santé.

C’est que plusieurs études ont apporté ces dernières années de l’eau au moulin de ceux qui affirment que la solitude ne mine pas que la santé mentale de ceux qui en souffrent, mais aussi leur condition physique.

Au Royaume-Uni, de récentes recherches faites par Age UK, un organisme d’aide et de recherche sur le vieillissement, ont révélé que la solitude frappait 15 % des personnes âgées, et qu’au moins 200 000 aînés n’avaient pas parlé à des proches ou des amis depuis plus d’un mois. Interrogé au lendemain de l’entrée en poste de la nouvelle ministre, le directeur général de Age UK, Mark Robinson, a résumé l’ampleur du problème en affirmant que la solitude « est plus mauvaise que 15 cigarettes par jour ».

C’est aussi ce que démontrent plusieurs études récentes confirmant les effets délétères de l’isolement sur l’espérance de vie. Dès la fin des années 1980, des liens avaient été tracés entre la qualité de la vie sociale des individus et la longévité, mais une méta-analyse effectuée en 2015 de 148 études réalisées sur plus de 300 000 personnes a définitivement hissé l’isolement dans le lot des facteurs de risque « potentiellement mortels ». L’étude conclut que le déficit amical serait aussi toxique pour l’être humain que le tabagisme ou l’alcoolisme. Pire, vivre isolé serait plus dommageable pour la santé que le manque d’activité physique ou l’obésité !

« Toutes ces études le prouvent : l’interaction sociale est la pierre angulaire de l’espérance de vie et a plus d’impact sur la santé que la génétique, l’argent, le type d’emploi ou même le taux de cholestérol », affirme le Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie. Après avoir suivi des milliers d’individus depuis 75 ans, l’Université de Harvard conclut elle aussi que les liens sociaux sont de loin les facteurs les plus prédictifs de la santé d’une personne, ajoute ce médecin. Somme toute, l’isolement double le risque de mort prématurée. En plus des effets psychologiques, la carence de contacts humains, ou leur piètre qualité, entraîne un état de stress qui perturbe les processus physiologiques, notamment la pression sanguine et le taux de cortisol dans le sang. Autant de facteurs qui endommagent les vaisseaux et le coeur, explique le cardiologue.

« Les études réalisées sur les “zones” où vivent le plus de centenaires dans le monde démontrent que ces personnes sont souvent très bien entourées. C’est le cas à Okinawa, au Japon, où une tradition ancestrale oblige les femmes âgées à rencontrer cinq amies par jour. Ces habitudes de vie, combinées à d’autres, ont un impact majeur sur l’espérance de vie », dit-il.

« Comme médecin, je le constate aussi chez mes patients qui ont eu une crise cardiaque il y a 25 ans. Ceux qui ont toujours une bonne relation de couple, de belles relations avec leurs enfants ou leurs amis s’en tirent beaucoup mieux aujourd’hui que ceux qui sont seuls », note le Dr Juneau.

Malheureusement, dit-il, aucun programme du ministère de la Santé ni aucun des budgets des hôpitaux ne s’intéressent à cette réalité. Malgré l’accumulation des preuves scientifiques, les sommes investies dans la prévention des facteurs de risque associés à la mort prématurée demeurent dérisoires.

Briser l’isolement

Le nombre de personnes vivant seules, propulsé par le vieillissement de la population et le divorce, est à la hausse au Québec, où un ménage sur trois se compose désormais d’une personne seule, selon le Conseil des aînés. Chiffrer l’isolement social est par contre une tâche complexe, puisque des gens vivant seuls peuvent jouir d’une vie sociale riche, alors que d’autres, bien qu’entourés, souffrent de solitude, explique le professeur André Tourigny, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« J’ai l’impression que notre situation se compare à celle du Royaume-Uni, avec environ 15 % de personnes isolées. Si la solitude est un problème influencé par des facteurs personnels comme l’état de santé, le revenu, la présence ou pas de famille, elle dépend aussi de facteurs externes qu’on peut influencer, comme l’aménagement urbain ou l’accès aux transports », affirme cet expert, aussi codirecteur de l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval.

La réponse à ce fléau trouve déjà des échos ici au Québec, où des projets inspirés des guides de pratique britanniques ont été lancés dans deux secteurs de la Vieille Capitale par le Collectif aînés IS (isolement social). Quatre organismes bénévoles ont obtenu 1,6 million l’an dernier du gouvernement fédéral pour dépêcher des sentinelles dans les centres commerciaux, les Tim Hortons et les McDonald’s pour dépister les aînés à risque d’être isolés. Plus de 9 millions ont aussi été investis depuis 2012 par le Secrétariat aux aînés pour financer des projets visant à rejoindre les aînés considérés comme vulnérables.

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À propos de leptitjournaldunet

Journaliste indépendant qui se donne pour mission d'informer les aînés par un contenu écrit ainsi que par des diaporamas incitant les aînés à sortir et ainsi briser l'isolement.

Publié le 21 décembre 2018, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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